ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du 15 novembre2016
RAPPORT MORAL DU PRÉSIDENT T. BURKARD

Bienvenue à tous !

Cette année, l'assemblée générale de notre association est marquée par deux innovations. D’abord, elle n’a pas lieu à la mairie d’Obernai, qui mettait traditionnellement à notre disposition sa belle salle Renaissance, mais à l’Espace Athic, que nous remercions de son hospitalité : je salue son président, M. Remy Laporte, et son directeur, M. Adan Sandoval.
Nous aurons ainsi tout à l’heure, grâce à eux, la possibilité de présenter devant un public nombreux (160 places) le film de Pascal Orlat consacré à la Léonardsau, « Un cri d’amour pour la belle oubliée ».

Mais la deuxième innovation est d’une tout autre envergure. Cette année, les choses changent. Alors que, d’année en année, le rapport moral de votre président consistait pour une large part à vous exprimer son inquiétude sur l’avenir du domaine de la Léonardsau, et en particulier sur la dégradation du château faute de trouver les financements indispensables, cette fois-ci des informations récentes, relayées par les Dernières Nouvelles d’Alsace, laissent entrevoir des perspectives très encourageantes.

M. Bernard Fischer, maire d’Obernai et vice-président du conseil général, très attentif depuis tant d’années à tout ce qui concerne la Léonardsau, a bien voulu accepter de nous rejoindre ce soir pour vous expliquer les grandes lignes du projet qui se prépare. Nous l’accueillerons dans une demi-heure et je lui laisse évidemment la primeur de la présentation du projet. Ce que je peux vous dire, en termes très généraux, c’est que la Mairie a rencontré, après des années de prospection, un investisseur disposé à s’associer à la Ville pour une opération d’envergure, ayant certes une dimension immobilière, mais en même temps particulièrement soucieuse de préserver le patrimoine historique et culturel. Nous en saurons plus tout à l’heure. Notre association ne peut pas cultiver l’angélisme. Elle sait bien que l’arrivée d’un promoteur pour réveiller « la belle oubliée » entraînera une transformation de ces lieux aujourd’hui figés dans leur beauté fragile. Nous espérons et nous croyons savoir que le projet respectera les objectifs qui sont les plus chers à notre association : remettre en état le bâtiment défiguré par la mérule, maintenir sa vocation culturelle, lui
permettre d’accueillir des manifestations liées à la mémoire du « Cercle de Saint-Léonard » et, d’une manière plus générale, à la promotion de l’art et de l’artisanat d’art alsaciens, et, en même temps, continuer à oeuvrer pour l’entretien et l’embellissement du parc, chef d’oeuvre d’Édouard André et Jules Buyssens, ce parc qui, selon la volonté du Maire maintes fois réaffirmée, doit rester ouvert gratuitement au public.

Si tous ces objectifs sont bien pris en compte, notre association ne pourra que se réjouir du projet et lui apporter son soutien. Bien entendu, elle restera particulièrement attentive à la préservation de l’environnement, qui risque d’être altéré par la construction de bâtiments modernes, l’élargissement des routes d’accès, la création indispensable de parkings.

Le projet immobilier doit s’insérer dans le paysage de la façon la plus discrète possible. N’hésitez pas, après avoir entendu la présentation du Maire, et s’il en est d’accord, à lui poser les questions qui vous tiennent à coeur. Le débat est ouvert, et il le sera pendant de longs mois avant que le projet ne passe à la phase de réalisation.

Pour en venir maintenant à la partie plus classique de mon rapport moral, je voudrais vous rendre compte des principales activités de notre association au cours de l’année écoulée, de novembre 2015 à novembre 2016, après le rapport financier que vous a présenté le Dr Frank Jung et que vous avez déjà approuvé.

En ce qui concerne le parc de la Léonardsau, je voudrais, comme chaque année, rendre hommage au remarquable travail de l'équipe Parcs et Jardins du Pôle logistique et technique de la Ville d'Obernai, sous la responsabilité de MM. Francis Bronner, Alexandre Parmentier et Yann Jovelet. Les améliorations qui restent à entreprendre, et que j’avais mentionnées dans mon rapport de l’année dernière, seront peut-être être plus faciles à réaliser et à financer dans le cadre du grand projet à venir : je pense en particulier au renouvellement du mobilier du parc (notamment les bancs, le portail et les clôtures du Jardin italien), à la reconstitution des statues des quatre saisons du Théâtre de verdure et surtout – thème que j’évoque chaque année devant vous – à la remise en eau des bassins et des ruisseaux qui faisaient autrefois tout le charme de ce parc. Il me semble que le nombre des visiteurs du parc ne cesse d’augmenter d’année en année. Frank Jung en a fait l’expérience en y organisant plusieurs visites privées et je l’ai constaté à mon tour pendant les Journées du Patrimoine, les 17 et 18 septembre dernier. Le samedi 17, les visiteurs dépassaient largement la centaine, attirés peut-être par le récent article des DNA, mais aussi par le soleil et par la visite concomitante de la marqueterie Spindler. Je voudrais aussi mentionner l’extraordinaire succès qu’a obtenu, cette année encore, le concert organisé dans le parc par le Festival de
Musique d’Obernai en juillet. Ce parc est mis en valeur dans le film de Pascal Orlat que nous allons voir tout à l’heure et dont le DVD sera mis en vente. Il l’est aussi dans le très bel ouvrage de Valérie Meyer « Ambiances dans les jardins et parcs d’Alsace », publié par les Éditions Do Bentzinger de Colmar : un chapitre entier, auquel nous avons contribué, est consacré à la Léonardsau.

Nous attendons toujours le panneau d’information que prépare la mairie d’Obernai. Nous lui avons proposé en outre un projet de visite virtuelle du parc par utilisation des smartphones : Bernard Lehmann, que vous avez élu l’année dernière à notre conseil d’administration, pourra vous donner des explications sur ce
projet, qui attend le feu vert de la Mairie.

En ce qui concerne le « Cercle de Saint-Léonard », ce mouvement artistique créé à la fin du XIXe siècle autour de Charles Spindler et Anselme Laugel, le travail de notre association ne se relâche pas. Je rappelle que vous pouvez en prendre connaissance en vous reportant au site Internet de notre association, admirablement tenu par Marie-Christine Jung avec le concours technique de la société Actimage, et désormais complété par la création d’une page Facebook.
C'est sur ce site que vous trouverez toutes les informations utiles sur les ouvrages historiques et culturels récemment publiés et que vous pourrez consulter les notices biographiques consacrées aux dizaines d'artistes et de personnalités qui ont participé, à un titre ou à un autre, à ce qu'on appelle le Cercle de Saint-Léonard, y compris les créateurs de la Léonardsau, l'architecte Louis Feine, les paysagistes Édouard André et Jules Buyssens.

Cette année, le fichier de notre site s’est enrichi d’une nouvelle notice, consacrée au peintre Frédéric Regamey. Marie-Christine Jung en prépare cinq autres, sur le peintre verrier Désiré Christian, l’illustrateur Henry Ganier-Tanconville, le collectionneur Georges Spetz, en même temps peintre et musicien, le grand ingénieur et dessinateur Fernand de Dartein, l’aquarelliste Albert Koettgé.

Notre association a reçu un don exceptionnel : une oeuvre du peintre Léon Hornecker, un des artistes les plus éminents du Cercle de Saint-Léonard. Il s’agit du portrait, réalisé en 1922, d’une charmante jeune femme, Marie-Antoinette Charpentier, à l’âge de vingt ans. Nous sommes heureux de vous présenter ici ce soir ce très beau pastel, qui trouvera un jour sa place, je l’espère, parmi les oeuvres exposées dans les salons de la Léonardsau rénovée. Ce don nous a été fait par la fille du modèle, Mme Liliane Fovini-Ponscarme, domiciliée à Genève, à qui nous exprimons la plus vive
gratitude.
Le céramiste Léon Elchinger (18781-1942) et son fils Fernand (1911-1975) ont été à l’honneur à Sarreguemines où les musées de la Faïencerie leur ont consacré entre mai et novembre plusieurs expositions, qui ont totalisé plus de 17 000 visiteurs. Notre association a organisé le 19 juin une visite très réussie de ces expositions, sous la houlette érudite de Marc Elchinger : il y avait 53 participants.

Autre grand événement : l’exposition organisée en août dernier par l’« Association pour la conservation du patrimoine obernois » sur « Henri Loux, illustrateur de l’âme alsacienne ». Elle a eu un grand succès : plus de 2000 entrées ! Henri Loux appartenait au Cercle de Saint-Léonard et plusieurs membres de notre association ont prêté des oeuvres pour l’exposition. De plus, nous avons doté le concours de dessins d’assiettes sur le modèle du service Obernai d’Henri Loux auprès de l’École de Dessin d’Obernai. Barbara Gatineau a offert le prix de notre association, trois beaux livres d’art alsacien, à une des lauréates du concours, Marina Novak. Je me réjouis de cette coopération entre nos deux associations : elle est appelée à se développer, et je salue ici ce soir la présence amicale du président Jean-Louis Reibel et de la vice-présidente, Mme Catherine Edel.

Le rayonnement de notre association s’étend : la ville de Saint-Louis, près de Bâle, a organisé, du 17 septembre au 2 octobre, une exposition très intéressante intitulée « Rétrospective du travail des artistes et artisans d’art du Cercle de Saint-Léonard ». Nous avons eu l’occasion d’y retrouver, entre autres, des oeuvres essentielles de Charles Spindler dans le domaine de l’ébénisterie et du mobilier. De plus, les commissaires de l’exposition, et en particulier M. Bernard Jacqué, ancien conservateur du Musée de Rixheim, ont consacré tous leurs soins, avec l’aide de quelques-uns d’entre nous, à l’élaboration du catalogue de l’exposition, catalogue très complet et qui constitue désormais un véritable ouvrage de référence. Il devrait être disponible pour Noël, vraisemblablement au prix de 20 euros.

Je vous avais parlé l’année dernière du documentaire d’Alexis et Yannis Metzinger intitulé « Invention de l’Alsace » et présenté sur FR3 Alsace : il donnait une place éminente à trois figures du Cercle de Saint-Léonard, Charles Spindler, Léo Schnug et Pierre Bucher. Cette année, dans un registre tout à fait différent, c’est une pièce de théâtre qui évoque le Cercle de Saint-Léonard. Conçue et réalisée par l’association Maison Carré, dont le siège est à Wolxheim, cette pièce très originale fait appel aux trois langues, français, allemand et alsacien, et met en valeur des comédiens talentueux. Elle a été présentée en octobre dernier successivement au théâtre de l’Échangeur à Bagnolet, près de Paris, puis au Tanzmatten de Sélestat. Disons qu’elle exige beaucoup d’empathie de la part du public. Déjà le titre de la pièce laisse un peu perplexe : « Il peint si bien la vieille tante à verrues que chacun l’a vite reconnue ». Les Obernois pourront venir applaudir cette « vieille tante » à l’Espace Athic en mars prochain.

Pour l’année prochaine, notre association envisage de renouveler nos « escapades culturelles de printemps » sur le modèle de ce que nous avons fait cette année à Sarreguemines et l’année précédente à Nancy. L’idée serait de nous intéresser à la ville de Bâle sous l’angle de l’Art nouveau. Mais nous sommes ouverts à toute proposition.

En bref, notre association se porte bien. Sur le plan financier, le rapport de Frank Jung vous l’a confirmé. Mais je voudrais, à cette occasion, souligner que le Dr Frank Jung est pour nous bien plus que le secrétaire général de notre association. Frank et son épouse Marie-Christine jouent, tout au long de l’année, un rôle essentiel pour la bonne marche de notre association. Celle-ci n’a pu se maintenir et prospérer, depuis huit ans, que grâce à leur dynamisme et à leur inlassable dévouement. Merci à eux.

L’année qui s’ouvre devant nous marque probablement un tournant. Le projet qui se prépare va être déterminant pour l’avenir de la Léonardsau et pour la réalisation desobjectifs qui ont motivé la création de notre association. Nous allons avoir besoin, plus que jamais, de vigilance et d’imagination. Je vous demande de montrer tout à l’heure à M. le Maire d’Obernai qu’il peut compter sur notre appui et notre coopération.

Les comptes de l’exercice 2016 couvrent la période du 1 novembre 2015 au 31 octobre 2016.

RECETTES : total = 7431 €

COTISATIONS :
Nous comptons 235 membres actifs à jour de leur cotisation (146 en 2015 ; 115 en 2014 ; 230 en 2012 et 161 en 2011).
Avec 29 membres donateurs et la ville de Boersch qui nous a subventionné, nous avons encaissé cette année en cotisations, subventions et dons – un total de 4 150,00 €
(4215.- € en 2015 ; 3829,15 € en 2014 ; 3 822. - € en 2013 ; 4 903 € en 2012)

LES PRODUITS BRUTS DE NOS ACTIVITÉS (sortie Sarreguemines) = 3 101 €

DEPENSES : total = 4780,85 €

Frais du voyage à Sarreguemines = 2973 €
Frais de bureau (photocopies, timbres,…) = 297,02 €
Prix Henri Loux = 80,08 €
Montage Film P. Orlat =  1245,25 €
Assurance RC : (+ 2 €) = 160,50 €
SACEM = 25 €

Au total : L’exercice 2015/2016 connaît un solde positif de 2650,15 €

Il n’y a pas de PASSIF et pas de CREANCE en cours

Tous les membres sont bénévoles. Aucun salaire, honoraire ou intéressement n’est distribué.

ACTIF et stock

1 Tableau de Léon Hornecker – 300 DVD - 3 livres sur la Famille De Dietrich - 40 cartes postales – 15 tee-shirts - 2 panneaux – 3 tentes – 2 phares – 1 plastifieuse.

Notre compte courant bancaire au Crédit Mutuel, au 1er novembre 2015, est créditeur de 23 663,51 €

Pour cet exercice :
On retiendra au crédit :

• La stabilité de nos membres cotisants et donateurs dont nous saluons l’engagement et la générosité.

On retiendra au passif:

• Les manifestations ne nous apportent qu’un (grand) succès d’estime, mais s’autofinancent à peu près.
• L’essentiel de nos ressources proviennent des cotisations et dons de nos membres.

Notre gestion est rigoureuse, notre trésorerie reste saine et nous devons pouvoir poursuivre en 2017 notre action pour le Domaine et désormais davantage pour la notoriété du Cercle de St-Léonard.

Comptes révisés par Christophe Megel d’Actimage